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Quatrième journée du séminaire de CGLU : jeudi 24 février 2022

Séminaire de CGLU : Réunion de la Global Taskforce

Jeudi après-midi, le groupe de travail réunissant les dirigeants de gouvernements locaux du monde et les réseaux d’acteurs locaux, la Global TaskForce, s’est réuni autour du programme de travail et de l’agenda international de 2022.

ICLEI (le conseil international pour les initiatives écologiques locales, parrainé par l’ONU) prend part à la Global Taskforce depuis sa création. Son représentant, Gino Van Begin, a formulé les objectifs de la réunion du jeudi 24 février après-midi : établir des priorités collectives et coordonner les représentations pour se mettre d’accord.
Les débats internationaux ne sont pas en eux-mêmes un objectif, mais ils sont un véhicule pour accélérer les engagements des gouvernements locaux. Ils permettent de se mettre en action pour transformer les villes et agir pour plus de démocratie et d’équité.
Dans cette perspective, les relations entre les réseaux et l’ONU ne sont pas un détail, mais font partie de cette dynamique politique globale qui entraîne les gouvernements locaux.

Ces derniers sont en effet des acteurs clés dans le monde d’aujourd’hui. Les gouvernements nationaux ont accordé une plus grande reconnaissance aux gouvernements locaux et régionaux, qui avaient prouvé leur rôle et compétences pendant la pandémie.
Ils sont l’échelon qui peut garantir une vie durable pour les générations futures, malgré les ressources limitées, les frontières, et les conflits, comme nous l’ont rappelé les informations relatives à l’Ukraine ce jeudi matin.

Chris William, représentant de UN Habitat, a affirmé que c’était la diversité des 27 parties prenantes de la Global Taskforce, associations, groupes et acteurs variés travaillant ensembles, qui faisait la force de ce mouvement. Selon lui, cette collaboration n’est pas juste une organisation internationale parmi d’autres mais représente bien une tendance globale qui peut impacter le monde entier. Chaque collaboration et partenariat participe à renforcer ce mouvement. La Global Taskforce des gouvernements locaux permet tout particulièrement d’engager un dialogue et de mettre en œuvre des actions rapides qui font avancer l’agenda.

Stefano Bonaccini, président de la région d’Émilie Romagne, a abordé le thème de la reconstruction après la pandémie. La crise sanitaire a atteint le monde entier, sans possibilité d’y échapper quelques soit son pays, son statut social ou sa religion. La coopération est alors devenue vitale pour la résilience des territoires, face au covid-19 mais aussi face aux défis à venir.
De nombreux enjeux restent à traiter : le soutien aux pays qui n’ont pas encore pu vacciner leur population faire aussi le chômage, qui a fortement touché les femmes et les jeunes. Face à ces défis, il faut mettre en place l’agenda 2030 pour le développement durable.

Il a ensuite été rappelé qu’il fallait amener dans ces discussions une perspective provenant du Sud Global, particulièrement impacté par des enjeux traités dans cet agenda 2030. Les espaces de discussions de CGLU doivent également être élargis aux territoires non urbains.

Les débats se sont ensuite concentrés sur la transition écologique.

Le représentant de l’ICLEI a repris la parole pour amener le thème des réussites des acteurs locaux. En effet, s’il n’est pas facile de gagner une réelle reconnaissance des institutions étatiques internationales, les gouvernements locaux ont obtenu à la COP de Glasgow, la mention de l’importance de la coopération décentralisée et de l’action multi-niveau. Les gouvernements locaux et régionaux font désormais partie intégrante de l’Accord de Paris.
D’autres points importants ont été reconnus grâce aux efforts communs. Notamment le fait que l’adaptation au changement climatique n’est plus un choix mais bien une obligation. La préparation aux conséquences du dérèglement climatique concerne aussi bien les pays du Sud que ceux du Nord, comme nous le prouvent les inondations à Bologne ou les incendies en Californie. Ainsi, toutes les régions du monde, sans exception, développent des mesures pour la résilience. Il est aussi nécessaire d’être plus efficace dans le traitement des causes qui amènent de la vulnérabilité : la pollution de l’eau, de l’air et du sol. Les mesures d’adaptation au changement climatique doivent aussi être évaluées sérieusement.
Globalement, les gouvernements doivent traiter la crise climatique d’une manière plus engagée et efficace que jusqu’à présent

Lotta Tahtinen, représentant le département de l’ONU pour les affaires sociales et économiques (UN DESA), a évoqué le Forum Politique de Haut Niveau, qui se tiendra entre le 5 et le 15 juillet. La rencontre portera sur la récupération de la crise sanitaire dans la perspective de l’agenda 2030. Les participants feront une révision en profondeur des ODD, notamment sur l’éducation, l’égalité des genres, la vie sous-marine, la vie terrestre, et la coopération internationale.
La pierre angulaire du forum sera les « Voluntary National Reviews » : 45 pays présenteront l’évaluation de leur progression vers les ODD cette année.

Christian Spahr, le secrétaire général de l’Assemblée des régions d’Europe, a évoqué les défis concernant la biodiversité et les inégalités, l’inclusion et la résilience sur lesquels travaillent le réseau.
Il a développé l’idée de la connexion entre la thématique du genre et celle du climat, qui constitue un point important dans la plaidoirie de la Global Taskforce. En effet, les femmes vivent des inégalités qui sont structurelles, et elles sont statistiquement plus vulnérables face aux conséquences du dérèglement climatique. Elles constituent la majeure partie des populations plus pauvres, qui sont aussi plus fortement touchées lors des catastrophes naturelles ou des crises. L’objectif du groupe est de plaider pour une véritable neutralité carbone et l’égalité des genres. Ils croient profondément que les pays avec une meilleure égalité des genres ont aussi un développement plus rapide et plus durable.
Ce point de vue correspond au préambule de l’accord de Paris, où l’importance de l’égalité des genres a été reconnue.

Le comité sur la culture est intervenu pour rappeler l’engagement pris à Quito, lors du forum des Nations Unies sur l’agenda urbain, d’agir pour la conservation du patrimoine. La culture est un objectif en soi, qui amène créativité, connaissance, diversité et permet une coexistence pacifique. Elle est en effet une composante locale pour la paix dans les territoires, mais aussi l’identité locale.

Les échanges ont enfin porté sur la coopération.

Tous ces forums et rencontres internationales de 2022 ne sont pas que des évènements, mais des institutions représentatives des acteurs, qui articulent leur diversité de politiques et d’opinions.

La secrétaire générale de CGLU a affirmé que les documents politiques de recommandations, le Pacte pour l’Avenir, peuvent être extrêmement utiles s’ils permettent de créer des échanges vivants, des conversations fructueuses entre les partenaires, les amenant à apprendre des autres. Elle a encouragé les membres de CGLU à s’engager dans le processus de création du brouillon du Pacte.

Certains pays ont tendance à se retirer de la solidarité internationale, ce qui constitue un pas en arrière pour la coopération. Il y a néanmoins beaucoup d’éléments positifs et de victoires, comme la reconnaissance du rôle clé des gouvernements locaux évoqués plus haut. Les ODD sont également de plus en plus pris en compte par les pays. Les ODD sont en train d’être transformés en véritable outils pour une meilleure gestion des villes.
De plus, la reconstruction après la pandémie constitue une véritable opportunité pour refaire autrement, pour démarrer de nouvelles politiques sur des bases concrètes.
L’idée des documents politiques établis par la taskforce de CGLU est de transmettre un message principal : l’appel à l’action.
Avec comme recommandation, en premier lieu, que les partenaires locaux se concentrent sur les stratégies adoptées dans leur coopération. Et en second lieu, que les gouvernements locaux soient au centre des programmes de développement.

Les intervenants ont rappelé que beaucoup de gouvernements locaux n’avaient tout simplement pas la possibilité de participer aux coopérations, par manque de compétences, de moyens financiers ou de cadre juridique, accordés par les gouvernements nationaux. Les membres de CGLU doivent concentrer leurs initiatives sur les enjeux les plus urgents auxquels ils sont capables de répondre : la reconstruction post-covid, le climat, l’égalité des genres… En investissant dans leurs personnels et en étant le plus efficace possible.

Les représentants du Réseau des Grandes villes américaines ont ensuite présenté leurs actions. Les villes américaines travaillent sur de nombreux projets comme le climat, le genre qui constituent de vrais défis pour les villes. Le réseau regroupe 29 grandes villes et les épaules sur leurs coopérations en leur fournissant une assistance technique.
L’organisation se concentre sur les axes de l’innovation et de la durabilité, en intégrant la Culture. S’ils sont à l’origine des projets, les villes finissent bien souvent par s’approprier les initiatives durables.
Ils ont rappelé que la coopération des gouvernements locaux a besoin d’un environnement propice pour se développer, avec un soutien, des capacités légales, des financements… D’où l’intérêt des réseaux. Emilia Saiz a rebondi en ajoutant que CGLU avait l’avantage non seulement d’atteindre des territoires pauvres, mais surtout de faire que ces pays soient leaders dans des domaines du réseau, le fait d’être membre ouvrant de nouvelles possibilités.

Elle a conclu par son espoir que le Pacte pour l’Avenir soit une vision mondiale dans l’approche de la coopération internationale et du développement, que les partenaires suivront.

Retrouvez les évènements internationaux majeurs de 2022 ici !

Pour en savoir plus sur le Forum Politique de Haut Niveau des Nations Unies ici !




Publié le 1er mars 2022

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